samedi 8 février 2014


Salut tout le monde !

C’est une Soizic un peu crevée qui  vous écrit tant que tout mes souvenirs restent frais dans ma tête.

Je sais pas ce que j’ai attendu pendant les quatre premier mois de mon séjour pour demander un changement de famille. Quand je pense à tout ce que je fais avec ma 2e famille en trois semaines, en comparaison avec ce que j’ai fait en quatre mois dans la première, ça me rend dingue de me dire que j’ai perdu un temps précieux. Mais bon, passons.
Déjà, niveau lycée, je suis dès à présent en VACANCES ! Les PREMIERES de l’année. Si. Jusqu’au 11 février. Alors je veux plus entendre personne qu’en France y’a pas assez de vacances parce que je vous botte les fesses ! Haha.
Une semaine avant cette période tant attendue, mon lycée m’a demandé de faire une présentation Powerpoint de mon pays, de la culture française, etc … en anglais aux autres élèves – du collège à côté et de quelques classes du lycée. Ce que j’ai moyennement apprécié. Ok, pour tout ce qui est du partage de culture, je suis toujours partante. No problemo. Mais bon, j’arrive dans la classe, la moitié des élèves dorment et j’ai même vu le prof piquer du nez pendant que je parlais de la cuisine française … Sans commentaires, encore une fois ! Je sais pas trop pourquoi ils m’ont demandé ça. Mais dans au moins quatre classe sur une dizaine de présentations, les élèves étaient super motivés, le prof super impliqué, on a rigolé, discuté, etc, bref des moments agréables qui donnent envie de recommencer. Une fois, alors que le prof piquait du nez et deux élèves sur une trentaine m’écoutaient, j’ai fait la méthode Ras-Le-Bol-A-La-Française : Je me suis arrêtée de parler, j’ai attendu comme ça une bonne minute, et quand environ une dizaine d’élèves eurent arrêté de parler (une vingtaine continuait) j’ai crié un gros “ Xué Sheng !” (équivalent de élèves, camarades) et bom, ils se sont tous retournés avec des yeux ronds et n’ont plus rien dit jusque la sonnerie. Même le prof s’est réveillé, et m’a regardé du style “qu’est-ce qu’elle nous fais là?” mais je m’en foutais royal. Enfin bref, une expérience à pas refaire… tous les profs du lycée en ont eu vent !

Retour sur ma famille donc. Le 14 moi et ma mère d’acceuil avons prit le train direction TAIPEI ! Ouais. Elle a tout organisé : deux jours dans la capitale que je n’avais encore jamais visité telle quelle. On est arrivées, on a mangé dans un bon resto et on est allées dans un centre commercial ultrachic où travaille sa fille, Serena, qui est allée au Danemark en tant qu’inbound student. Elle est orfèvre en gros ; son boulot se trouve dans un atelier entre d’autres dans un centre commercial super chic style Printemps, avec des “stands” pour chaque marque. On peut y faire sois-même des bijoux avec l’aide des vendeuses comme Serena, ou en acheter – en or ou en argent, fait main, superbes trucs quoi. Serena m’a aidée à faire une bague et me l’a offerte – en argent ! J’vous dit pas comment j’étais trop … impressionnée, ébahie, heureuse à la fois, bref je m’y attendais trop pas et ca m’a fait super plaisir. En suite, après être allées acheter des livres et se balader un peu dans le centre commercial, on est allées toutes les trois manger un Hot Pot puis moi et ma maman d’acceuil sommes retournées à l’hôtel et dormir. Le lendemain matin, on est allées voir le mémorial de Jiang JièXi – le mec qui est venu à Taiwan pour fuir Mao Zedong et le communisme, là. Il y avait un petit musée avec des objets qui lui ont appartenu, des vêtements, etc. C’est incroyable de se dire qu’on se tient en face des chaussettes d’un mec aussi important. Puis, on a rejoint Serena, avons mangé dans un resto japonais ULTRA japonais : un super resto, un des plus vieux, avec que des trucs venant du Japon – plus rien à voir avec ce qu’on peut trouver en France. Il y avait aussi une des meilleures amies de Serena qui elle est allée en Allemagne avec le Rotary, Helen, super sympa aussi ! Puis on est allées faire du shopping dans un quartier de Taipei connu pour tous ses magasins de “chinoiseries”, vous savez, les trucs par cher qui coutent pas un rond qu’on jette au bout de trois mois. C’est incroyable, y’a tellement de trucs. Taipei, c’est … grand. Entouré d’immeubles, plein de gens. On peut tout y trouver, tout y faire, en une journée ou deux ou un an même. Cette grandeur, toutes ces possibilités me laissent encore sans voix. Tous ces gens, toutes ces existences, tous ces trucs à acheter, à consommer, à jeter, toutes ces maisons, ces apparts, ces boutiques, … Encore maintenant, une semaine après, j’ai un peu de mal à y poser des mots. On se sent comme petit, comme une fourmi parmi une fourmillière. C’est space. Mais j’aime bien.
Enfin bref, après avoir bien dépensé mes sous, on est rentrées à Hualien vers 7h après avoir dit au revoir à Serena. Elle est super cool, et comme sa maman, toujours joviale et en mode “enjoy the life” à chaque seconde. Je les adores déjà toutes les deux, et suis impatiente de la revoir.

Enfin, le lendemain, j’étais super crevée du coup on a pas fait grand-chose, à part acheter des légumes. Encore radioactifs.

Le vendredi, j’ai enchaîné avec un trip avec mes camarades à PinXi, là où il y a les lanternes (cf un de mes articles précédents où j’y suis allée avec les autres inbounds students). C’est toujours aussi beau, on a lancé nos lanternes après y avoir écrit nos souhaits en pleine journée du coup c’était pas aussi beau que le soir, mais ca en valait le coup quand même. Un autre truc que j’ai capté; ici chacun peut lire les souhaits des autres, or en France comme dans le monde occidental, si on dit un souhait il est pas censé se réaliser, pas vrai ? Du coup j’ai écrit les miens en français pour être sûre que seule moi puisse les connaître haha, non sérieux je trouve que les souhaits sont des choses privées, à ne pas forcément faire partager à tout le monde. C’est encore un fossé culturel que j’ai rencontré là : mes camarades m’ont demandé ce que je souhaitais, et j’ai bafouillé deux-trois trucs vagues, mais j’ai pas forcément envie qu’ils le sachent. D’où ma question : suis-je encore dans l’individualisme occidental quelque part ? Ou j’ai juste éclairci la frontière entre ce que je veux partager ou non ? En ayant vu la tête qu’ils ont fait quand je leur ai dit que pour moi et ma culture, partager les souhaits ne se fait pas trop, ils ont fait une drôle de tête … Mais bon passons, c’était une super journée, on a beaucoup rigolé. On est ensuite à Yilan dans un nightmarkets super connu, avec autant de “chinoiseries” et bouffe pas cher sur le pouce qu’à Taipei au moins. Je me suis balladée avec mes camarades, et avec ma prof. Je vous ai dit précédemment que j’avais l’impression d’être avec des 3e : c’est vrai, mais c’est pas pour autant que je ne m’amuse pas avec eux. C’est marrant, mais bon c’est pas les mêmes mentalités en fait, donc à doser. En en parlant un peu avec ma prof qui remarquait que j’était un peu distante, je lui ai un peu exposé le problème et elle m’a dit que c’est vrai, je suis vachement plus mature qu’eux, et que la mentalité que j’ai est plus proche des profs que des élèves … (c’est son point de vue hein, je traduis). Du coup je me demande, est-ce que c’est ça grandir ?

Après être rentrée de ce super voyage, le samedi on est allés avec ma famille voir un suuuuuuper hotel ultra chic près de Hualien, en face de la mer. Il est ultracher mais punaise je sais pas ce que je donnerais pour y passer ne serait-ce qu’une nuit. C’est magnifique, et en gros on se réveille avec la mer à côté de soi … Puis on est allés manger notre Hot Pot du Samedi, et ma mère d’acceuil m’a fait la surprise de m’emmener dans un établissement de massages chinois ! Il y en a plein en fait, c’est genre pour les problèmes de dos, rhumatismes, etc … médecine chinoise en gros. Parce que j’avais un peu mal au dos ces temps-ci, mais je m’attendais carrément pas à ça ! N’allez pas vous imaginer un truc genre zen, où ils nous posent des cailloux sur le dos pendant une heure en mettant de la musique douce et de l’encens. Oh non. C’est entre l’osthéopathe et le kiné – et les masseuses n’y vont pas de main morte ! Parfois c’est confortable, parfois ça fait mal, surtout quand elles s’attaquent à là où vous avez mal – l’épaule gauche donc dans mon cas, et des fois c’est juste la torture suprême. Moi qui suis ultra chatouilleuse comme vous le savez, je vous laisse imaginer comment mes mains ont broyé la serviette et mes dents se sont serrées quand la masseuse s’est attaquée à ma plante de pied … si elle avait voulu savoir quelquechose sur moi, j’étais prête à lui dévoiler mes quatre vérités pour qu’elle arrête ! Haha, non sérieux c’est atroce comme truc quand on est chatouilleux. Mais fallait bien tester !

Le dimanche, épuisée, je me suis reposée et ai préparé mes affaires pour le trip des montagnes. Mon dieu.



PREMIER JOUR

Bon, lever 4h50, départ 7h, rien de nouveau. Jusque 11h30, on a pris le bus dans les montagnes jusqu’aux plus hautes de Taiwan, gravissant ces immenses cailloux sur des routes sinueuses. J’étais à côté d’une amie qui était malade, la pauvre ! C’est vers 10h que j’ai perdu la connexion d’avec mes orteils, comprimés entre deux paires de chaussettes et mes Doc Martens.
Puis, première étape, on s’arrête pour manger vers 11h30-midi avec déjà une vue magnifique, sur une sorte d’aire de repos. Pas un nuage, un grand ciel bleu et un soleil éclatant. Mais le froid commence déjà à venir. Puis on reprend la route direction prochaine étape :  Mont Shimen, 3237 m d’altitude ! La route pour y arriver est à couper le souffle. Dans les hauteurs des montagnes, comme ça, j’avais un peu l’impression de partir au ski. Puis on est arrivés au pied du sommet qu’il faut gravir à pied. Punaise l’ascension était rude. Un vent glacé me sifflait aux oreilles, et je suivais d’autres élèves à la queue leu-leu sur les “marches” (paliers en bois pour plus de sécurité, parce que si on tombe, eh bah … bonne chance). Puis arrivée au sommet, grandiose. Je voyais déjà des nuages en bas, mais ne m’attendait pas à voir le sommet d’une autre montagne en face en ressurgir. Le soleil tapait fort et bien sûr, avec le froid, je ne m’en suis pas rendue compte. On est bien restés une demie-heure sur ce sommet, on a fait des photos avec le prof et il s’est rendu compte après dix minutes de poses différentes que l’appareil était pas allumé, du coup on a du tout refaire, y compris tous sauter en même temps en mode enjoy-the-life, qu’on a en tout fait une bonne vingtaine de fois sans exagérer. Mon cerveau commençait déjà à entrer dans des petites vappes, mais la beauté incroyable du paysage m’a sûrement empêcher de m’en rendre compte. Puis on est redescendus – un quart d’heure aller, ving minutes retour, parce que quand on descend on regarde le bas de la montagne et ça donne envie d’aller trèèèès doucement … . Et on est remontés dans le bus direction l’hôtel-ferme. Je sentais ma tête un peu sonnée mais je ne m’en suis pas préoccupée.
   Enfin, après genre une heure de bus, on est arrivés à un hôtel à 3400m d’altitude, avec une sorte de ferme et un parc sur tout le contrebas, où des gens vivent et étudient la forêt, font visiter, etc. Jusqu’à l’arrivée, le froid se faisait ressentir de plus en plus et ma tête ne se remettait pas. On est descendus du bus et on a directement enchaîné sur la visite de la forêt. Mes pieds étaient congelés jusqu’aux chevilles, je sentais même plus mes talons fouler le sol. Pareil pour mes jambes. Mes mains tremblaient toutes seules, et plusieurs personnes ont remarqué que j’étais super blanche.
   J’ai tenu la visite vingt minutes. Ma tête a boosté son état sonné et j’ai du m’appuyer à un arbre pendant qu’on marchait, car je voyais tout trouble et mes jambes tremblaient. Une amie s’est ultra inquiétée –depuis une heure en fait, mais a chaque fois je lui disais que ca allait, et le prof m’a dit de remonter à l’hôtel me réchauffer. Ce que j’ai fait péniblement, étant donné que la forêt est toute en pente on a du user de nos jambes de plus belle (mon amie m’accompagnait). Pendant qu’elle allait chercher nos affaires pour les mettre dans la chambre, les réceptionnistes m’ont prit ma température … 34.2 degrés !!!!! Après cinq essais pour voir que le thermomètre marchait bien, elles m’ont expliqué que c’est parce qu’il fait super froid et qu’on est en altitude … mais quand même j’étais choquée ! (ouais bon à moitié parce que j’étais aussi dans les vappes). Elles m’ont même donné une bouteille … d’oxygène ! Parce que ouais, je me suis pas rendue compte peut être à cause de l’air froid et de mon cerveau-lent (MEILLEURE BLAGUE DE L’UNIVERS EVER DEDICACE A MON PERE, LES GENES ME RATTRAPPENT. Pardon…) je suffoquais – depuis une heure selon mon amie. D’ailleurs au fait son nom anglais est Jocelyn, comme ma mamie, c’est comme ca qu’on est devenues potes en fait. Fin bref.

   On est allées dans notre chambre et j’ai pu constater les dégâts : en retirant mes gants, mes mains tremblaient toutes seules, mes ongles était carrément bleus et les cicatrices de mes piqures de moustique violettes. Le prof m’a dit de boire beaucoup d’eau chaude et de prendre une douche chaude, mais déjà la chambre était glacée, alors je vous raconte pas l’odyssée. Je me suis regardée dans la glace : mes lèvres étaient bleues aussi, j’avais des cernes immences et j’étais toute pâle … Rah le choc ! Bien que l’esprit embrumé, jamais j’avais été comme ça avant, et je pensais pas être réellement dans cet état-là. Je suis donc allée dans mon lit à boire de l’eau chaude et aller au toilettes pendant une heure, après quoi j’ai eu le courage d’aller prendre une douche … Horrible moment. En retirant mes chaussettes mes orteils étaient bleus, et pas seulement les ongles hein !! Je les sentais toujours pas, et j’avais peur que si j’en prenais un il ne se casse, hahaha. Mes genoux tremblaient un peu, mes dents et mes mains aussi d’ailleurs. Et j’étais toujours dans les vappes. J’ai tenté de me glisser sous l’eau pas trop chaude et, moment d’horreur ! Vous savez en hiver, quand vos orteils sont congelés, vous rentrez à la maison et ça fait un peu mal, pas vrai ? Parfois on a même des fourmis. Eh bah imaginez cette douleur. Mais des orteils aux chevilles. Et au bout des doigts. Mon dieu les larmes me sont montées aux yeux. Une fois plus ou moins habituée à l’eau de la douche – je tremblait comme un téléphone portable tout du long, j’ai eu le courage de me sortir de la douche. Le froid est revenu, et j’ai eu toutes les peines du monde à me sécher et me rhabiller – j’ai flingué toutes les serviettes de l’hôtel, tant pis pour mes camarades. Quand le cauchemar – et je pèse mes mots hein, non sérieux là j’en rigole mais sur le moment c’est vraiment ça, c’est atroce – a prit fin, j’ai regagné mon lit et ai essayé de me réchauffer du mieux que je pouvais en attendant mes camarades pour aller manger. Les fourmis se sont emparées de mes jambes – jusqu’au genoux !- et du bout de mes doigts pendant dix minutes de torture – les fourmis aux doigts je le souhaite à personne, même pas à ma prof de français de 1e que je détestais. J’ai quand même réussi plus ou moins. Puis, mes amies (deux filles super sympa d’une autre classe, dont celle qui m’a accompagnée) sont arrivées avec d’autres élèves (on est une petite dizaine par chambre). On est allées manger – il m’a fallu du courage pour ressortir ! et le prof m’a conseiller de rester alitée ce soir, de pas sortir. Du coup j’ai pu voir les étoiles depuis mon lit et ma fenêtre, toujours la tête embrumée et super déçue. C’est la première fois que ça m’arrive ce genre de truc, et zapper autant de lieux à découvrir d’un coup, en plus du froid et de ma tête qui n’en finissait pas, j’avais le moral dans les chaussettes.
   La fatigue a eu raison du froid et je me suis endormie sans même m’en rendre compte. J’ai même pas entendu mes camarades rentrer dans la chambre.

DEUXIEME JOUR
   Je me suis réveillée à 4h du matin, je sais pas pourquoi, et impossible de me rendormir. Tout le monde dormait dans la chambre, je tremblais plus mais j’avais quand même un peu froid. Après dix minutes de méditation sur est-ce-que-ca-vaut-le-coup-ou-pas, je me suis décidée à quitter mon lit pour aller aux toilettes (c’est bien beau de boire beaucoup d’eau chaude hein) et en ai profiter pour me remplir un bon gros thermos d’eau chaude que j’ai vidé en regardant le jour venir sur les montagnes. Et encore une fois, aucun mot ne me vient à l’esprit pour décrire ce spectacle. Non, faut voir ça de ses propres yeux, c’est tout. J’en ai oublié de prendre des photos, tiens. Ca se rapproche des matins de quand j’étais au ski avec mes parents, mais c’est différent encore.
   Mes camarades se sont réveillées et on est allées prendre le petit déj. Le deuxième jour était gris, venteux, bref biennn glacé histoire d’arranger les choses. Ma température n’ayant pas bougé, le prof m’a dit de rester au chaud au lieu de retourner à la forêt avec les autres – j’enrageais de rester cloitrée à l’intérieur mais bon j’avais pas tellement le choix, j’étais encore bien sonnée et je suffoquais. Pour toute consolation, j’ai eu le WiFi à l’hotêl. Puis j’ai attendu, entre les allers-retours aux toilettes, au distributeur d’eau chaude et mon lit, et mes camarades sont revenues, et on a rassemblé nos affaires. Un groupe – dont faisait partie Jocelyn – partait pour d’autres montagnes, leur trip est de cinq jour, tandis que moi et d’autres repartions pour Hualien. A 11h je quitte l’hôtel alors qu’une bonne brume recouvre les montagnes. Et au fur et à mesure qu’on regrimpe plus haut (il faut passer par un col quasi-sommet pour redescendre de l’autre côté jusque Hualien), mon état a un peu empiré. On s’est arrêtés en plein milieu sur une aire pour admirer un truc que beaucoup n’avaient jamais vu de leur vie – la neige !!! Eh ouais, il a neigé, et le vent était bien mordant. Pas un blizzard hein, dans le Nord on considèrerait ca comme un petit peu de neige en décembre. Mais bon c’est marrant de voir les autres s’agiter comme des malades, sans parler des brésiliens qui sont devenus fous. J’essayais de me réjouir du spectacle du mieux que je pouvais mais j’étais vraiment mal, mes doigts tremblaient de plus belle et je suffoquais. Quand on est arrivés à la dernière aire, au point culminant de la route, après avoir longé le quasi-sommet des montagnes pendant une heure, je me réjouissais parce qu’on allaient redescendre et bam, SURPRISE, merci la neige qui a fermé la route !!! Route impraticable, trop dangereux, du coup on a du refaire demi-tour. Après une heure de concertation, les profs encadrants on décidé de descendre par le sud puis de passer par Taipei pour rejoindre Hualien. Ouais, cinq-six heures de route en plus quoi.
   Et c’est ce qu’on a fait. On s’est acheté à manger dans des 7-eleven et on est restés assis pendant cinq heure trente de bus. Au fur et à mesure qu’on descendaient j’allais mieux, je recommencais à respirer à peu près normalement. J’ai dormi et écouté de la musique. Puis on est descendu dans une sorte de station de trains après Taipei où on a pris une navette pour Hualien – on a payé les ticket avec notre argent de poche. Résultat : arrivée à Hualien à 19h30, redécouverte de la présence de mes orteils à 20h12 quand je suis rentrée à la maison, complètement zombifiée, toute blanche et tout. Et comme j’avais dormi dans le bus j’avais pas sommeil, du coup j’ai essayé de noter tout ce que j’ai ressenti au cours de ce voyage pour passer le temps dans mon lit, mais mes mains étaient encore engourdies du coup j’ai essayé sur mon ordi, je tapais à deux à l’heure hahaha ! Ce que j’écris là date donc de plusieurs jours après les faits, donc désolée si j’oublie des trucs.
   Mais bien que déçue de pas avoir vu grand-chose à cause de mon état, ca en vallait carrément le coup d’oeil. Rien que les paysages mon dieu, non sérieux croyez-moi ces montagnes n’ont rien à envier aux fonds d’écran Apple. C’est tout simplement … pfiouuuuuu !
   Et puis comme mon amie Jocelyn me l’a dit pour me remonter le moral, “bad experiences make good memories !”


   Et le nouvel an chinois approchant, j’ai dû retourner dans ma 1e famille d’acceuil le  lundi suivant.
Je pense que vous l’aurez déjà compris, avec ma mère d’acceuil c’est déjà pas trop la joie. Au vu de tout ce que j’ai fait dans ma 2e famille, du nouvel an désastreux et de l’absence totale d’activités pendant deux mois au moins avant le changement, autant vous dire que j’étais pas pressée. Mais bon, c’est pas une raison pour faire la tronche. J’ai fait mon sac et ai dit au revoir à ma Maman Taiwannaise – de ma 2e famille d’acceuil hein. “Maman” parce que Maggie, je l’ai JAMAIS appelée comme ça, je peux pas, je la considère pas comme ma mère ni même comme une véritable mère d’acceuil en fait, plutôt comme une mère d’acceuil administrative au Rotary au bout du compte. “Taiwannaise” parce que je peux pas avoir une autre maman, parce que pour faire simple, j’ai percuté que ma maman ce sera toujours Marie-France Gouverneur, que ce sera jamais personne d’autre même l’espace d’une seconde et qu’il a fallu que je me casse à l’autre bout du monde pour capter ça – mais ca c’est une autre histoire.
   Fin bref, ma mère d’acceuil m’a conduit chez Maggie après m’avoir emmenée dans notre resto japonais préféré – j’ai traîné le plus longtemps possible pour pas quitter le resto mais il a bien fallu partir hein. Maggie n’était même pas là, on a dû l’attendre une demie-heure sur le perron parce qu’elle était au travail et Ray, son fils, était cencé être là mais il est parti jouer au basket et a oublié. Quand j’ai fait un gros-câlin-au-revoir-tu-va-sincèrement-me-manquer-beaucoup-pendant-une-semaine à ma Maman Taiwannaise donc, j’ai vu dans le rétroviseur de la voiture la tête de Maggie qui avait pas trop l’air d’apprécier le fait que je m’entende carrément mieux avec ma Maman Taiwannaise qu’elle … mais bon je me fait peut être des idées, hein. Puis je me suis installée dans ma chambre, ai échangé quelques brefs mots avec elle (devinez … mais siii, c’est “il faut que j’aille travailler, tu peux rester à la maison hein, et puis tu peux te faire à manger ce soir parce que quand je rentrerais j’aurais plein de trucs à faire et tout et tout”) puis à 17h je me suis fait à manger. J’insiste sur le “me”. Car dès qu’elle est rentrée j’ai essayé de lui faire comprendre, bien poliment bien sûr hein !, que bah j’ai pas spécialement envie de faire des choses avec elle au cours de cette semaine. Non pas que je sois rancunière, mais pendant quatre mois j’ai fait plus de choses par sentiment de culpabilité-si-j’aide-pas que je n’étais cencée en faire. Donc ca va hein.
  
   Sinon, de part ce que j’ai pu voir et le récit des autres inbounds, voilà ce qui se passe au nouvel an chinois : la famille se réunit, on parle, on se repose, on cuisine le repas du soir et … c’est tout. Ouais. Je suis restée toute la journée chez la belle-mère de Maggie à lire un bouquin. Puis le soir ils ont plein de plats différents, tous plein d’huile, de viande, de trucs que j’aime pas quoi. Maggie a essayé de me faire manger en me disant que je devais gouter à chaque plat car “c’est la tradition” mais non. Je me suis pas laissée faire, et ai avalé un demi bol de riz et quelques légumes. J’en ai marre qu’à chaque, CHAQUE repas elle essaie de me faire manger comme pas possible, non pas parce qu’elle s’inquiète de ma santé mais parce qu’apparament j’ai un peu maigri et elle a peur que les gens du Rotary disent qu’elle me nourrit pas assez ou tout des trucs comme ça. Vous l’aurez compris, j’en ai un petit peu marre de baigner dans l’hypocrisie …
   Le soir, on a entendu plein de feux d’artifices, mais à 9h on est rentrés parce que devinez quoi? ELLE ETAIT TROP FATIGUEE. Non, sans blague. Puis, le lendemain, ils sont allés dans des temples prier, bruler de l’encens et déposer des fruits en guise d’offrande.
   Pour des raisons que je tiens à garder, ces jours dans ma 1e famille ne se sont pas ultra bien passés. Peut-être ai-je été trop rancunière ou trop en colère, mais je m’en fiche. J’ai mes raisons … Mais je me laisse pas abattre pour autant hein !!

Puis je suis retournée dans ma 2e famille – que je considère bien plus comme ma “famille” taiwannaise. Le temps est pas terrible mais on fait toujours des sorties, ou on reste à la maison à glander comme des larves (ce qui me dérange pas haha). Mais toujours dans une ambiance différente. J’ai pas à me sentir coupable pour quoi que ce soit. Et vous savez quoi ? Je crois même plus aider ma Maman Taiwannaise que Maggie ! Hahaha.

Enfin bref. La vie continue. Voilà que je suis au milieu de mon échange, ce qui me fait réaliser pas mal de trucs. Tout ce que j’ai appris et vu, et tout ce qu’il me reste à voir et à faire. Pour l’instant je sais pas trop encore ce que je compte faire, d’abord reprendre les cours le 11, puis deux semaines plus tard y’a un trip à Kaoxiung avec mon club. Mais ce qui est sûr, c’est que je laisserais plus personne gâcher cette année. J’ai pris conscience que c’est MON échange, MON année, et plus question de perdre mon temps. Keep going !

Merci à tous pour vos mails, etc etc. Je bâcle un peu la fin de mon article parce que ca fait genre trois jours que je suis plus ou moins dessus et c’est pas tout ca mais j’ai un pays à découvrir ! Et un trip familial à organiser, mais ca c’est une autre histoire…

Une pensée particulière à Michel Piette dont le mail, bien qu’il date un peu, m’a carrément aidé dans bien des situations. Aussi à ma grand-mère, ma marraine, mes parents et ma soeur qui sont toujours là pour moi.

A la prochaine !

Soizic.